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A propos de toponymie en pays de Fouenant*

La raison d’être d’un nom de lieu est simplement de permettre de l’identifier aisément. Son origine est d’autant plus difficile à déterminé avec certitude qu’elle est ancienne et que la réalité qui lui a donné corps a changé et même parfois a disparu avec le temps.

Il ne faut donc pas s’étonner de trouver une place de l’écluse en plein centre d’une ville où les cours d’eau et canaux ont été comblés depuis longtemps (c’est le cas à Nantes, en Bretagne). De même il y a de nos jours fort peu de chance de croiser des bandits de grand chemin à Troyalac’h, zone industrielle réputée pour son dynamisme, dont le nom signifie pourtant littéralement coupe la bourse (troc’h yalc’h).

Beaucoup des noms de lieux-dits et villages existent depuis très longtemps alors que d’autres sont très récents. Les uns pourraient témoigner de l’antiquité gallo-romaine où de l’immigration bretonne alors que d’autres sont les signes tangibles de l’urbanisation récente. Il est facile de comprendre que leur étude permet de retrouver un peu de l’histoire d’un lieu au moment de sa création et l’histoire d’un territoire si comme on peut s’y attendre, une chronologie se dessine.

Cependant et alors que pour tel nom la signification est certaine, il en est beaucoup d’autres dont le sens se dérobe car ils sont si mutilés et si déformés qu’il est impossible de les identifier avec certitude. Les langues modernes ne suffisent évidemment pas à retrouver le sens de ces noms dont le sens et la prononciation ont de plus évolué avec la personnalité et les habitudes des locuteurs successifs.

Il est donc utile pour y parvenir de rassembler tout ce que la documentation connue nous apprend de l’histoire des lieux concernés et de se plonger dans l’étude des langages anciens utilisés localement comme dans l’étude de l’évolution des modes de vie, du climat, du paysages et de tout ce qui a pu contribuer à modifier l’environnement de la zone étudiée.

Autant dire que c’est un travail de longue haleine qui nécessite du temps et beaucoup de rigueur. Malgré la bonne volonté des uns et des autres, nous voyons bien que le pays du cidre est loin de disposer d’une étude toponymique satisfaisante et son histoire n’est guère mieux connue. On peut dire que Brehoulou (Bre ar c’houloù, colline de la lumière) n’a pas réussi a éclairé totalement nos lanternes.

 

 

 

 

 

 

Le pays de Fouenant actuel existe probablement depuis plus de mille ans et son histoire n’a sans doute pas été un long fleuve tranquille. L’église paroissiale de Fouenant va bientôt fêter son millénaire. Il serait dommage de ne pas profiter de cette occasion pour rassembler les connaissances détenues ici et là, de s’organiser pour y mettre de l’ordre et d’offrir au plus grand nombre les histoires formidables qui se cachent derrière les noms des lieux-dits.

* On en trouvera quelques exemples dans le recueil “Contes et histoires du pays du cidre” que je fais paraître actuellement.

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