Les producteurs de fruits avaient espéré un automne un plus sec après toutes les pluies que nous avons reçues cette année. Hélas, il n’en est rien et les premières pommes ont été ramassées sous la pluie.
Ce n’est pas très confortable. Si le ramassage à la main permet de séparer, dès le champ, la pomme des feuilles et herbes qui s’y sont collées, cela prend du temps et faire ce travail sous la pluie n’est pas une sinécure.
Le ramassage à la machine n’est guère plus évident. Les machines ramassent autant de feuilles que de pommes et il leur est difficile séparer les unes des autres. Ces machines pouvant travailler rapidement, leurs conducteurs s’essayent à profiter des moments les moins humides même s’ils sont rares.
En conséquence, les pommes ne sont pas immédiatement utilisables en arrivant à la cidrerie. Leur tri et leur nettoyage, essentiels, sont cependant facilement absorbées par les outils et les procédures mis en place dans les ateliers. Que l’on se rassure, malgré l’adversité les ramasseurs cornouaillais font front et il y aura des pommes en quantité suffisante pour émerveiller nos palais.
Cela n’est pas vrai dans tous les bassins cidricoles et certaines régions auront du mal à alimenter les pressoirs. Les prévisions de récolte de l’Institut Français des Productions Cidricoles (http://www.ifpc.eu/) montraient déjà en septembre une récolte 2012 en retrait par rapport à 2011 dans les bassins où il dispose de données.
Cette baisse de volume n’est pas significative car le pommier alterne, c’est à dire qu’à une année de fort rendement succède une année moins bonne. Il en est ainsi de quasiment toutes les productions fruitières, même si la connaissance actuelle du phénomène et les techniques des arboriculteurs permettent d’en limiter les effets.
En Cornouaille, même s’il y a ici ou là des différences de rendement, la récolte 2012 s’annonce globalement tout à fait correcte s’agissant des volumes. Il est permit d’espérer que la pluie n’accompagnera pas les ramasseurs jusqu’au bout et que les opérations seront plus faciles dans les jours à venir.
Le problème viendra peut-être de la plus faible teneur en sucre que d’ordinaire, ce qui laisse augurer des cidres légèrement moins charnus. Nous en saurons davantage dans les semaines qui viennent.
Les cidriers de Cornouaille semblent en tous cas confiants dans la qualité des fruits à cidre de la récolte en cours.