Ce post est le compte-rendu tardif d’une réunion que nous avons tenue au cœur de l’hiver, pendant lequel il fut difficile aux uns et aux autres de trouver du temps (nos dégustations régulières ne reprendront réellement qu’à l’automne). La soirée fut principalement consacrée à quelques cidres et poirées expérimentaux dont Ronan devait transmettre les résultats à ceux que cela concernait. Nous avons également testé des cidres asturiens et basques, mais nous aurons l’occasion d’y revenir dans un prochain post. Il y avait surtout quelques cidres américains et anglais, dont il va être question ci-dessous. Nous avions pour invité Dominique le Guichaoua du groupe de musique Dremmwel bien connu des amateurs de festoù-noz et de tous ceux qui s’intéressent aux recherches ethno-musicales de ses membres. Ça tombait bien pour lui faire découvrir des cidres qui sont les héritiers de ceux qu’aurait pu déguster en son temps l’Américain Alan Lomax dont les collectages ont inspiré quelques plages de Hirbad, le dernier album du groupe.
PearUp – Hard Pear Cider – 500 ml – 5,3% vol.
Un poiré d’East Wenatchee dans l’État de Washington (ouest des USA). C’est une boisson pour le bar, un assemblage de jus de poire fermentés et de jus de poire dans une cannette en forme de bouteille. Dans le verre il est limpide et pâle avec des reflets dorés. Au nez il y a de la poire certes, mais la pasteurisation donne des odeurs compotées avec de l’acétate d’éthyle, sans que ce soit rédhibitoire. En bouche c’est assez doux, un peu aqueux sans beaucoup de fruité ni de caractère, mais cela est rafraichissant.
2 Towns Ciderhouse – Cherried Away – 500 ml – 6% vol.
Un cidre de Corvallis en Oregon (ouest des USA). C’est un assemblage de jus de pommes du nord-ouest des USA, de cerises Montmorency et d’hibiscus en bouteille de verre au format bar. Au verre il arbore une jolie couleur saumon. Le Bez est assez capiteux avec une forte présence de la cerise et des odeurs compotées. En bouche c’est à la fois doux et épicé avec de la cerise très présente. Cela reste cependant un peu aqueux et acidulé, certain dégustateurs lui ont trouvé un peu d’agressivité. La cerise, présente de l’attaque à la finale, marque bien le caractère de la proposition.
Watershed Resarve – Bull Run Cider – 750 ml – 7,1% vol.
Un cidre de Forest Growe en Oregon (ouest des USA). Il s’agit d’une récolte 2014 qui est conservée deux ans avant commercialisation. Elle assemble les variétés Kingston-black, Michelin, Yarlington-mill et Pitmason-Pinneapple bien implantées aujourd’hui aux USA. L’élaboration se fait avec les levures indigènes ce qu’il faut souligner. Au service cela fait un bel effet de mousse et montre une jolie couleur paille assez soutenue. Le nez, plutôt neutre et discret, propose du fruit sur une base minérale. En bouche, comme attendu, l’attaque est peu fondue et assez sèche, mais cela s’estompe et la finale est équilibrée. On regrettera de ne pas y retrouver beaucoup de fruit, mais l’ensemble est tout à fait intéressant pour accompagner le repas.
Single Orchard Cider – Grey Heron – 500 ml – 5,5% vol.
Un cidre de Downlish-Wake dans le Somerset (UK), un joli village aux belles maisons de pierres. La contre étiquette dit que le verger est composé de Redstreak et de Dabinett et que partant de la cidrerie, il faut 5 minutes de tracteur pour s’y rendre. Au service, c’est impeccable, la présentation est belle. Au nez il y a du fruit qui le dispute aux odeurs compotées. La bouche est sêche bien que gouteuse, mais cela manque d’un peu de fondu. La finale est plus fruitée et assez longue. C’est un cidre typique des pubs chez nos voisins sur l’île de Bretagne.
La soirée s’est évidemment poursuivie avec quelques cidre bretons et normands pour accompagner le repas. Mersi bras à Erwan et Ronan Gire du Sistrot, à Erwan de la cidrerie de Pontérec, à Jenn de la cidrerie de Rozavern, à Claude et Lenaig de la Cidrerie de Menez Brug, à Brieug de la cidrerie de Kermao, à Paul de la Cidrerie Paul Coic, à Valérie du Cidref et enfin à Dominique du groupe Dremmwel.