Il s’avère compliqué d’organiser des dégustations pendant la saison des récoltes. Ce fut donc une petite session dans la bonne humeur et l’accueil toujours chaleureux de l’équipe du Sistrot. Il s’agissait pour l’occasion de tester des bouteilles venues du Portugal et un mystérieux essai déposé en toute discrétion par un des grands noms de la carte du Sistrot, dont il est notable de constater qu’elle s’agrandit d’année en année. Erwan Gire saura faire retour de ses impressions au producteur. Pour clore la séance, nous avions un cidre basque rapporté d’une pérégrination estivale en Pyrénées occidentales.
Alfa – Sidraalfa – Carrazeda de Ansiães (Portugal) – 33cl – 7,5%vol.
Un cidre qui nous vient de Carrazeda de Ansiães, au nord du Portugal sur la rive nord du Douro. C’est un cidre plat à peine perlant et parfaitement clair et pâle. Le nez est minéral avec un pointe de silex et l’insistance du sulfite. En bouche c’est sec et acidulé. La puissance en alcool est bien là. C’est un vin de pomme parfaitement maîtrisé et destiné à des régions aux cieux moins humides que ceux de la Cornouaille.
Letra – Sidraalfa – Carrazeda de Ansiães (Portugal) – 33cl – 7,5%vol.
Produit par la même maison que le précédent, il ne renie pas sa parenté. La différence tient à un vieillissement en fût de chêne. Il est également pâle et à peine perlant. Le nez atteste du passage en fût, mais si l’on devine la vanille, le sulfite et quelques traces oxydées lui font concurrence. En bouche c’est encore sec avec de l’astringence et un petit coté bois vert trahissant la jeunesse des fûts. Cela étant il tient bien au palais. Un cidre pour la table.
Peste & Sidra – Musa – Lisbonne (Portugal) – 33cl – 4%vol.
La brasserie artisanale Musa, connue à Lisbonne pour ses nombreuses collaborations, nous sert ici un cidre élaboré en …France. Il a la couleur et la pétillance d’un cidre français. Pour le reste le nez de pommes cuites laisse penser à une production pasteurisée, impression confirmée par une bouche sucrée acidulées dont l’effervescence ne semble guère naturelle.
Hermine 2.0
Sous ce nom de code, il y a un cidre qui nous vient de Cambremer, haut lieu du Pays d’Auge cidricole. Il s’agit d’un essais comme le Sistrot en reçoit régulièrement. Certains de ces prototypes ont donné naissance à de belles cuvées.
La présentation est presque parfaite, très jolie couleur et une belle effervescence qui a toutefois causée quelques débats, les uns la trouvant une peu courte au contraires des autres. Le nez est agréable avec du fruit, mais également un peu de bois qui nous fit suspecter un passage en fût. En bouche l’équilibre est acidulé avec un peu d’amertume et une petite note d’astringence surtout perceptible sous le fruité de la finale. Cette dégustation fut assez longue, nos dégustateurs s’essayant à imaginer la nature du breuvage ayant précédé le cidre dans le fût. Nous n’avons évidemment pas la réponse, mais il ne s’agit probablement pas d’une origine exotique.
Zapiain – Astigarraga, Gipuskoa (Euskadi). – 75 cl – 6,5%vol – Année 2020.
Zapiain fait partie des grands noms du cidre basque et est établi à Astigarraga qui est au cœur de la zone cidricole du Gipuskoa depuis des siècles. Parfaitement typique des cidres de sa zone cidricole, il est plat et se doit d’être servi dans un verre ad-hoc avec le bouchon pévu à cet effet. Il importe en effet d’aérer ces cidres au service afin de les apprécier au mieux.
C’est évidemment un cidre au nez acétique avec pierre à fusil et traces de pamplemousse. En bouche, c’est sec, acidulé et acétique dans la plus pure tradition basque. Évidemment ces cidres s’apprécient à table, avec l’omelette à la morue, la pièce de bœuf et les soupes, une gastronomie qui se révèle dans les chaleureux (et parfois interminables) repas au cœur des cidreries.
Remerciement à Franck Brigant venu spécialement de Rennes, à Valerie Simard du Cidref descendue du nord de la Cornouaille, Erwan le Loupp de la cidrerie de Keranterec. Remerciement à Erwan Gire qui nous recevait et avait préparé les flacons destinés à la soirée.